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De visionnaire à propriétaire de clinique : le parcours de Dre Wylie Tan vers l’entrepreneuriat

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5 juillet 2023

 

Dans sa quête pour faire la lumière sur les divers parcours qui conduisent à l’acquisition d’une clinique, Jas Ryat, la directrice régionale de comptes du Grand Toronto et de l’ouest de l’Ontario du Groupe SOI, a récemment rencontré la docteure Wylie Tan, optométriste et propriétaire d’une clinique située à Beamsville, en Ontario. Le parcours unique de Dre Tan présente une approche différente de l’acquisition d’une clinique, qui l’a amenée à déménager avec sa famille dans une région rurale pour y faire l’achat d’une clinique déjà établie.

Dre Tan a obtenu un baccalauréat spécialisé en neurosciences et une maîtrise en sciences à l’Université de Toronto. Sa maîtrise était spécialisée dans les sciences de la vision à l’Institut des sciences médicales et elle était rattachée à la clinique d’électrophysiologie visuelle de l’hôpital SickKids. Son travail à SickKids et ses interactions avec son superviseur de stage - un optométriste formé au Royaume-Uni — ont éveillé en elle un vif intérêt pour l’optométrie. Elle a suivi de près des praticiens pour approfondir sa compréhension du domaine et a ensuite poursuivi ses études en optométrie à l’université de Waterloo.

Après avoir obtenu son diplôme, Dre Tan a d’abord tenté de combiner les soins primaires à la recherche et à l’enseignement. Après avoir travaillé dans différentes cliniques individuelles et de groupe, dans des établissements privés et des entreprises, et avoir occupé des postes dans le domaine de la recherche et de l’enseignement, elle a découvert sa passion pour les soins primaires et a décidé de se concentrer sur l’optométrie indépendante. C’est à partir de là que sa passion pour l’entrepreneuriat a pris son envol.

Jas : À quel moment avez-vous pris la décision de devenir propriétaire d’une clinique ?

Dre Tan : Après avoir essayé divers emplois à temps partiel à Waterloo et dans la région du Grand Toronto, j’ai réalisé que je n’aimais pas les moments d’instabilité liés à l’emploi, en ce qui a trait au taux de fréquentation des clients et d’heures de travail irrégulières. C’est alors qu’un poste s’est ouvert à Thorold, offrant un horaire stable et un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. J’ai saisi l’occasion et j’ai quitté le centre urbain pour travailler à Thorold. Pendant trois ans, j’ai essentiellement géré cette clinique en tant que praticienne indépendante, en formant le personnel pour en faire une équipe solide et en augmentant le nombre de mes clients. J’ai beaucoup appris et j’ai réalisé que si je pouvais gérer une clinique pour quelqu’un d’autre, pourquoi ne pas le faire pour moi-même ? Mon conjoint et moi avons donc commencé à examiner les différentes options qui s’offraient à nous pour investir dans une clinique.

Nous avons étudié la possibilité de fonder une nouvelle clinique à partir de zéro ou de racheter d’une clinique existante. Nous avons analysé le marché de façon approfondie sur une période d’environ trois ans, en pesant le pour et le contre de chaque approche. Finalement, nous avons découvert une clinique qui semblait répondre à toutes nos attentes. Il s’agissait d’une clinique établie depuis plus de 20 ans à Beamsville, à proximité de Toronto, où réside une grande partie de ma famille.

Jas : Quels sont les autres facteurs qui ont influencé votre décision ?

Dre Tan : Cette clinique avait une base de clients bien établie et était située dans une charmante petite ville. J’ai été séduite par les liens étroits qui unissent les membres de la communauté et par la fidélité des clients, ce qui n’était pas le cas dans les grandes villes. L’équilibre entre le travail et la vie personnelle dans cette région était également plus favorable que dans la région du Grand Toronto.

Compte tenu de la montée des prix de l’immobilier, cette acquisition était également intéressante parce qu’elle impliquait l’achat d’une entreprise bien établie. Cela nous a permis de transformer une propriété de grande valeur en actif grâce à un prêt commercial. Bien que la clinique elle-même ait nécessité quelques rénovations, cela m’a donné l’occasion de la façonner selon ma propre vision.

Jas : C’est merveilleux. Vous semblez avoir trouvé l’équilibre parfait. Je suis cependant persuadée que la gestion d’une clinique dans une petite ville doit comporter quelques défis…

Dre Tan : Bien sûr ! L’un des défis qui peuvent survenir est que le bouche-à-oreille peut fonctionner dans les deux sens. Si les expériences positives peuvent amener de nouveaux clients, les expériences négatives peuvent également se propager rapidement au sein d’une communauté tissée serrée. Il est essentiel de maintenir un niveau élevé de soins et de veiller à la satisfaction de tous les clients afin d’éviter que des critiques négatives n’affectent la clinique.

Jas : Avez-vous déjà envisagé de demeurer dans la région du Grand Toronto ?

Dre Tan : Nous avons exploré des options dans la région du Grand Toronto. En fait, j’envisageais de rester dans la région et de créer une clinique à partir de la base de clients que j’avais constituée au cours des quatre années où j’ai travaillé les fins de semaine dans un centre d’optique Side by Side. Mais je pense que démarrer une entreprise est beaucoup plus risqué dans la région du Grand Toronto, et il n’est pas rare de se retrouver « dans le rouge » pendant six ou sept ans avant de pouvoir atteindre un seuil de rentabilité. Ce n’était pas un risque que ma jeune famille pouvait prendre. Il y a beaucoup de bonnes cliniques dans la région du Grand Toronto, mais il n’y a pas beaucoup de cliniques à vendre ou à acquérir en tant que partenaire. Pour moi, il était moins risqué d’acheter à l’extérieur de la région du Grand Toronto.

Jas : Avez-vous déjà envisagé un partenariat dans une clinique ?

Dre Tan : J’ai considéré la possibilité de m’associer à une autre clinique située en milieu rural. Le propriétaire planifiait sa retraite dans une dizaine d’années. Ils m’ont proposé de me joindre à eux en tant qu’associée. Avec le propriétaire comme mentor, nous passerions lentement à un partenariat, puis à un rachat dans dix ans.

Cette clinique était une « clinique de rêve » — bien gérée, avec une solide base de clients, les technologies les plus récentes et un personnel bien formé. Au bout du compte, je n’ai pas saisi cette formidable occasion parce que le lieu ne convenait pas à l’évolution de la carrière de mon mari ni aux études de mes enfants. J’ai également jugé que dix ans était une longue période et que les visions et les relations risquaient de changer et d’évoluer différemment de ce qui avait été prévu à l’origine. Ce qui compte, c’est ce que l’on veut vraiment pour sa carrière et sa famille. Chacun a des besoins différents et une vision distincte. Ce n’était tout simplement pas la bonne option pour moi, mais je peux imaginer qu’un partenariat de ce type puisse convenir à d’autres personnes.

Jas : Selon vous, quels sont les défis et les avantages auxquels sont confrontés les chefs d’entreprise en général ?

Dre Tan : L’un des principaux défis auxquels j’ai été confrontée a été l’ampleur des travaux nécessaires pour réparer et rénover un ancien local. Ces travaux ont nécessité un investissement important en matière de temps et d’efforts. Deux années se sont écoulées depuis l’acquisition de la clinique. J’ai agrandi la salle de pré-test et ajouté un deuxième espace d’examen. Ces changements ont considérablement amélioré l’expérience des clients et la fluidité au sein de la clinique. J’ai également effectué des modifications dans les processus internes afin d’améliorer l’efficacité en général.  

La satisfaction d’être propriétaire d’une entreprise provient de la capacité à transformer la clinique en un espace qui correspond à mes valeurs et qui offre aux clients le type d’expérience que j’aspire à recevoir. Le fait de savoir que tout le travail que j’effectue est pour moi, que je construis mon propre héritage et que je fais prospérer ma petite communauté, est très important. Je trouve gratifiant de nouer et d’entretenir des relations avec mes clients et leurs familles, d’être témoin de leurs progrès et d’assurer la continuité des soins.

Jas : Je suis ravie de l’entendre. Il est sage de se concentrer sur l’amélioration de vos processus internes avant d’agrandir l’équipe. Vous pourrez ainsi rationaliser les opérations et garantir un processus de travail fluide.

Dre Tan : Absolument. Je pense qu’il est essentiel d’établir une base solide avant de recruter du personnel supplémentaire. Je suis aujourd’hui dans une meilleure position que lorsque j’ai fait l’acquisition de la clinique. J’ai récemment embauché un nouvel associé pour faire partie de l’équipe. L’arrivée d’un autre médecin nous aidera à répondre à la demande de nos clients et à fournir des soins complets. C’est un progrès considérable pour la clinique, et j’ai hâte de voir comment tous ces changements contribueront à notre croissance.

Jas : C’est une excellente nouvelle ! Un conseil pour les futurs propriétaires de cliniques ?

Dre Tan : Faites preuve d’ouverture d’esprit et soyez prêts à envisager des endroits à l’extérieur des zones fortement saturées. Il arrive parfois de trouver d’excellentes possibilités un peu plus loin des grandes villes. Recherchez des régions qui peuvent concilier une carrière valorisante, un bon potentiel de revenus et un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

Enfin, je conseillerais aux nouveaux diplômés de faire du réseautage et de chercher du mentorat. Entrez en contact avec des optométristes expérimentés qui sont passés par le processus d’ouverture ou d’achat d’une clinique. Leurs idées et leurs conseils peuvent être d’une valeur inestimable et vous aider à relever les défis liés au démarrage de votre propre entreprise.

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